Trois NON raisonnables et un OUI très mitigé

Ecopop et l'initiative sur l'or au tapis, la souveraineté fiscale des cantons préservée, les SCIV se réjouissent des résultats du jour. Tout comme des fortes réticences aux mesures d'économies que démontre le faible OUI à ETS1.

Les Syndicats chrétiens du Valais se réjouissent du net échec des initiatives sur l'or et Ecopop, simplistes et irréalistes. La menace financière liée à la possible abolition des forfaits fiscaux est levée, le fédéralisme a gagné. Un argument en moins pour les fervents des mesures d'économies, qui passent mal vu le maigre OUI au décret ETS1.

Les initiatives sur l'or et Ecopop renvoyées sèchement

Les deux initiatives sur l'or et Ecopop ont été très largement rejetées par le peuple suisse, qui ne s'est pas laissé convaincre cette fois par les arguments simplistes mis en avant. Les initiatives émotionnelles, dangereux cocktail de nobles motivations et de solutions oscillant entre l'impossible et le nuisible, semblent avoir atteint leur limite. Il est malheureusement douteux que ce score sans appel nous en épargne de prochaines…

Défaite honorable pour l'initiative sur les forfaits fiscaux

Les forfaits fiscaux n'existeraient sans doute pas dans un monde fiscal idéal, mais la réalité en est bien loin. Alors que l'on pouvait craindre un nouveau Röstigraben sur ces forfaits fiscaux, spécialité essentiellement latine, celui-ci ne s'est pas manifesté. Tous les cantons sauf un (Schaffhouse) ont rejeté l'initiative, y compris Zurich à une courte majorité, alors que le canton avait aboli les forfaits fiscaux au plan cantonal.

Les valeurs du fédéralisme ont triomphé, sans que l'on puisse forcément en déduire que cet élément "fédéraliste" ait été déterminant pour les votants. Mais le refus de cette nouvelle réduction de la souveraineté cantonale nous évitera au moins l'avalanche de jérémiades anti-bernoises programmées en cas de OUI, une attitude parfois justifiée mais souvent quasi-pavlovienne que le Valais doit dépasser.

Le décret ETS1 passe la rampe sans convaincre

La FMEP titre son communiqué de presse "Un vote dont il faudra tenir compte", nous partageons cette analyse. Le NON au décret ETS1 réalise en effet un score plus qu'honorable de 41,5% (et non 42,7% comme indiqué par la FMEP, décidément fâchée avec les maths), alors que les NON n'avaient pesé que 17,5% lors du vote au Grand Conseil en mars dernier (21 NON contre 98 OUI, pas d'abstention).

L'avis de la population valaisanne, on le voit, diffère donc sensiblement de celui de sa représentation au Parlement. Sans doute faut-il voir dans cet important écart un effet de la vigoureuse campagne menée par la FMEP avec le soutien de la gauche, campagne dans laquelle la FMEP a investi des moyens impressionnants. Mais réduire le résultat à cet effort serait bien trop réducteur.

Ce score de 41,5% contre ETS1 reflète bien davantage la crainte des Valaisannes et Valaisans de voir la majorité bourgeoise du Parlement tailler à tout va dans les prestations de l'Etat, au nom d'une nécessité d'économies pour combler le trou …que l'Etat a lui-même creusé à force de cadeaux fiscaux ciblés. Ce même refus d'une partie non négligeable de la population explique sans doute le nombre très élevé de bulletins blancs: nombreux étaient ceux qui ne souscrivaient pas aux arguments de la FMEP, mais ne voulaient pas pour autant donner en votant OUI un blanc-seing au Parlement pour voter de nouvelles économies en décembre.

Ce OUI plus que mitigé adresse un message clair au monde politique valaisan: les habitants de ce canton ne veulent pas d'un démantèlement des prestations de l'Etat. La FMEP a tenté de faire passer ce référendum pour la "mère de toutes les batailles" contre les mesures d'économies, ce qui était abusif au vu des mesures concrètes proposées. Mais son combat a mis en lumière un élément important: le seuil de tolérance des Valaisans face aux mesures d'économies est bien plus bas que maints élus bourgeois le pensent.

Motivés par cette conviction et forts de nos valeurs de justice et de solidarité, nous serons extrêmement attentifs aux prochains débats budgétaires et défendrons le bien-être de l'ensemble de la population valaisanne. Nous disons un NON résolu au "Moins d'Etat" voulu par certains mais sommes ouverts à un possible "Mieux d'Etat", à condition qu'il ne se fasse ni sur le dos des salariés – du public comme du privé – ni sur celui des plus faibles.




 

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