Salaire minimum: soutien des SCIV

Les initiatives sur le salaire minimum, valaisanne comme fédérale, ne venaient pas des rangs des SCIV. Nous les avions néanmoins soutenues, vu l'absence d'ouverture du monde patronal.

Les Syndicats Chrétiens du Valais apportent leur soutien

Les Syndicats Chrétiens du Valais ne sont pas membres du comité d'initiative, tout comme ils ne sont pas membre de l'Union syndicale valaisanne. Ils ont néanmoins, lors de leur comité cantonal de ce mardi, voté sans aucune opposition leur soutien à l'initiative valaisanne sur le salaire minimum, tout comme à l'initiative fédérale sur le même objet d'ailleurs.

Le partenariat social, alibi ou réalité?

Sur le terrain valaisan, nous agissons au quotidien pour faire avancer les conditions de l'ensemble des travailleuses et travailleurs via le partenariat social. Nous l'avons toujours défendu et nous le défendrons toujours. Mais un constat s'impose: ce fameux partenariat social, tant vanté par le patronat comme étant la clé de voûte du succès suisse, tourne toujours plus au simulacre. Ce que nous avons pu constater fin 2013, c'est l'arrogance de toute une partie du monde patronal, renforcée par l'échec de l'initiative fédérale 1:12.

Le partenariat social, c'est censé être la recherche – certes pas simple – du bien commun, pas le mépris de l'autre camp. Au plan national, les partis bourgeois ont eu tout loisir de proposer des mesures pour contrer l'initiative de l'USS. Non, ils ont choisi l'épreuve de force. Le temps, le monde patronal l'a aussi eu pour faire preuve par l'acte que l'introduction d'un salaire minimum légal serait superflue: nous avons certes obtenu un plancher salarial à 4'000.- (x 13!) à l'Hôpital du Valais, mais, malheureusement, c'est l'exception qui confirme la règle.

Juste un peu de décence svp!

Est-ce vraiment si révolutionnaire que cela de demander un salaire minimum de 3'500.- par mois, alors qu'en-dessous la personne risque de se retrouver à l'aide sociale? Est-ce correct que ce soit l'ensemble des contribuables, d'aide sociale en subventions pour les primes de caisse-maladie, qui se substitue en partie à l'employeur pour permettre au salarié de tout juste arriver à vivre dignement?

Alors oui, nous faisons ce jour une entorse à notre credo dans la subsidiarité et la primauté du partenariat social. Mais nous le faisons au nom d'une autre valeur fondamentale à nos yeux, la dignité de la personne humaine. L'initiative s'appelle "Pour un salaire minimum légal", elle aurait pu encore mieux pour nous s'appeler "Halte aux salaires de misère". Cette initiative cantonale, plus souple que celle de l'USS et tenant mieux compte des particularités valaisannes, rejoint aussi notre approche faite de pragmatisme et de sens des réalités.

Nous soutenons aussi ces initiatives pour dire simplement: basta! A force d'arrogance, le monde patronal a réussi à casser ce qui a été longtemps un axiome pour les Suisses "Quand l'économie va bien, c'est aussi bien pour moi". Si le monde économique a pris une claque le 9 février avec le succès de l'initiative contre la prétendue "immigration massive", c'est peut-être aussi parce que trop de Suisses se sont dit "Pour ce que j'en bénéficie, moi, du succès de l'économie…".

Un vrai sens de l'équilibre à retrouver

Le peuple acceptera ou rejettera ces initiatives, une chose restera: elles auront eu le mérite de mettre en évidence non seulement un vrai problème social, mais aussi une vraie crise de confiance entre les citoyens travailleurs d'un côté, le monde économique et le camp bourgeois de l'autre. Quel que soit le résultat, un changement d'attitude est sans réserve indispensable.

La Suisse, pays des équilibres impossibles à trouver ailleurs, a construit son succès économique et social sur la notion de compromis. Si l'économie exige, elle doit aussi savoir donner. Nous ne demandons qu'à continuer d’apporter notre pierre à la construction de ces compromis, mais cela en étant assurés par des actes que les partenaires sont de bonne foi. Voire de trouver des partenaires tout court, à l'heure où le Conseil d'Etat valaisan semble donner le pire des exemples au monde patronal. A défaut, c'est dans la mare ou ailleurs qu'il faudra la jeter, cette pierre.

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