PAS TOUCHE AUX RENTES DES FEMMES
L’alliance
référendaire a remis vendredi 25 mars 2022 à la Chancellerie fédérale plus 150 000
signatures contre la réforme AVS 21. Grâce à une formidable mobilisation, elle
est parvenue à récolter trois fois plus de signatures que nécessaire et ce,
avant même la fin du délai ! Cette large alliance peut donc lancer un signal
fort contre un projet de démantèlement qui cherche à économiser quelque 10
milliards de francs sur le dos des femmes. Celles-ci accusent pourtant toujours
un déficit de rente d’à peu près un tiers par rapport aux hommes. Détériorer
encore davantage leur situation à la retraite n’est tout simplement pas
acceptable. Mais il n’y a pas que cela : AVS 21 est la première étape d’un plan
de longue haleine visant à démanteler la prévoyance vieillesse. Au programme :
faire passer l’âge de la retraite à 66 ans pour tout le monde, voire davantage.
Dans le 2e pilier aussi, un projet de baisse des prestations est sur la table.
Il servira surtout les intérêts des gens qui gagnent le plus ainsi que ceux des
banques et des assurances.
En d’autres mots : il faudra travailler plus et toucher moins de rente. Les
banques et les assurances veulent affaiblir l’AVS, parce qu’elles n’ont rien à
y gagner, et développer la prévoyance privée, tellement plus lucrative. Mais
l’immense majorité des gens qui travaillent ne profitent pas du 3e pilier, trop
coûteux, mais bien d’une AVS forte. Raison de plus pour stopper maintenant ces
projets avec un NON clair et net à AVS 21. Lors de la remise des signatures
devant la Chancellerie fédérale, la présidente d’Unia, Vania Alleva, a martelé:
«Les femmes ont besoin de rentes plus élevées, pas d’une hausse de l’âge de la
retraite!» Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS),
estime pour sa part qu’il y a d’autres solutions que des baisses de rentes et
le relèvement de l’âge de la retraite: «Avec les bénéfices exceptionnels et les
taux d’intérêt négatifs de la Banque nationale, nous pouvons renforcer l’AVS au
lieu de faire des économies sur le dos des femmes.»
La conseillère nationale verte et présidente du SSP Katharina Prelicz-Huber
a rappelé la situation actuelle des femmes en matière de retraite: «Les femmes
touchent globalement au moins un tiers de moins de rente de vieillesse que les
hommes: une femme sur quatre ne vit que de l’AVS et donc sous le minimum
vital.» Coprésidente du PS Suisse, Mattea Meyer a donné des chiffres concrets
pour illustrer la réalité que vivent la plupart des femmes à la retraite dans
notre pays: «Une femme sur deux touche moins de 3000 francs par mois de rente,
y compris avec le 2e pilier.»
Pour Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, un projet de réforme sur
le dos des femmes est inacceptable: « Au lieu d’obtenir l’égalité salariale,
les femmes écopent de la retraite à 65 ans. Elles devront travailler plus
longtemps, alors que la Banque nationale aurait assez d’argent pour un
financement équitable de l’AVS.» Aux côtés des syndicats, organisations et
partis politiques, les collectifs de la grève féministe s’engagent également
pour le référendum. Au nom de ces collectifs, Marie Jolliet a souligné: «Nous
voulons une réforme qui assure une retraite digne à chaque personne. Il faut
augmenter les rentes, pas l’âge de la retraite!»