TAMOIL, deux mois de lutte pour un plan social

Fin de partie à Collombey. A l'heure où Tamoil annonce mettre un terme à la recherche d'un repreneur, un plan social acceptable est enfin signé après deux mois de négociations. Une lutte exemplaire.

Une longue bataille pour un plan social décent

Après pas moins de 7 séances et des dizaines d'heures de négociations avec Tamoil, la délégation du personnel, soutenue par les SCIV et UNIA, a pu présenter à l'assemblée général du personnel Tamoil un plan social qui tenait la route.

 

Vendredi 26 mars 2015, 15 heures, local de sécurité dans l'enceinte sécurisée de Tamoil à Collombey. L'assemblée générale du personnel de la raffinerie accepte à une très large majorité le plan social qui lui a été présenté en détail par les syndicats, fruit de deux mois de
négociations. Des négociations dont le 7e round, la veille, a occupé toute la journée pour ne s'achever qu'à la nuit tombante.

Une assemblée dans l'expectative

Soulagement. Soulagement pour les trente membres de l'équipe de négociation que les syndicats SCIV et UNIA ont accompagnée, dont l'effort est ainsi reconnu et applaudi. Soulagement aussi sur le visage de l'immense majorité du personnel, qui a appris le jour précédent la fin du processus de recherche d'un repreneur : ils savent enfin à quoi s'en tenir
quant aux conditions de leur départ. Après deux mois d'incertitude, ils peuvent maintenant
commencer à tourner la page Tamoil et à penser leur avenir professionnel. Même chez les très rares personnes qui ont voté non, l'heure est à la résignation et non à la colère: au moins c'est terminé.

Réconfort. Réconfort pour bien des employé(e)s, le plan social ne se limite pas à des indemnités financières mais participe avec les autorités cantonales à la mise en oeuvre d'une série de mesures visant à leur donner les meilleures chances d'avenir. Elles et ils ne
seront pas seul(e)s, loin s'en faut, pour affronter la période difficile qui les attend : une séance sur place est déjà organisée pour répondre à leurs questions sur le chômage, l'ORP se déplacera rapidement sur le site pour voir chacun(e) des 120 personnes qui a reçu sa lettre de
congé et l'informer en détail sur les mesures à sa disposition.

La fin d'un dialogue difficile avec Tamoil

«Nous avons fait le job, au tour de Tamoil maintenant!», disait la résolution adoptée par la précédente assemblée générale du personnel le 13 mars, qui se concluait sur un appel à un plan social correct : «Même tardive, même partielle, cette reconnaissance de notre engagement permettra que s'achève dans la dignité et la sécurité l'histoire trop courte de cette raffinerie.» Sécurité et dignité, tels auront été les maîtres mots des employé(e)s depuis l'annonce par Tamoil de la mise à l'arrêt de la raffinerie le 13 janvier. Ils avaient
promis dès le 30 janvier cette sécurité à la population du Chablais via une pleine page dans le Nouvelliste, ils ont tenu parole.

Tamoil s'était engagé pour sa part à ne pas se dérober à sa responsabilité sociale vis-à-vis de ses employé(e)s, prétendre qu'ils l'ont fait ne serait pas fair-play. Les sept séances de négociations ont été tout sauf un long fleuve tranquille, les échanges ont été parfois vifs et les deux délégations se sont parfois pris la tête sur des questions de détail, le point de rupture a été frôlé à plusieurs reprises de chaque côté de la table, mais l'essentiel est resté sauf:
maintenir le dialogue et progresser vers un compromis acceptable.

A l'issue de cette assemblée générale, le personnel a offert aux représentants des syndicats, Patrik Chabbey pour les Syndicats chrétiens et Blaise Carron pour UNIA, une standing ovation pour leur soutien. Bon, d'accord, ils étaient tous debout depuis le début de l'assemblée, ceci dit leurs applaudissements me sont allés droit au coeur. Qu'ils sachent ici que notre engagement se devait d'être exemplaire simplement pour se montrer à la hauteur du leur.

Patrik Chabbey
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